Mexique : moments d'Histoire (1521/1945)
Le 13 août 1521, la fin du siège de Tenochtitlan voit la victoire des Espagnols et la fin de l'empire aztèque. Cortes s'empressa de détruire la ville, de combler ses canaux et de raser ses palais pour en construire de nouveaux, comme le Palais National bâti sur les ruines du palais de Montecuhzoma.
Palais National de Mexico
Cortés se lança alors dans la conquête d'un vaste empire colonial appelé la Nouvelle-Espagne. Le territoire s'étendra jusqu'à une importante partie du sud des actuels États-Unis (notamment la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et le Texas). Les principales villes mexicaines furent alors créées (Mexico sur les ruines de Tenochtitlán), Guadalajara, Puebla et Monterrey.
Mexico
Pendant cette période, l’Espagne s'est enrichie grâce à l'exploitation minière (or et argent) et agricole (culture de la canne à sucre et du café) alors que sur le plan humain, la population amérindienne chuta de 80 %, à cause des épidémies et des travaux forcés. On estime qu'avant l'arrivée des Espagnols, le Mexique central comptait 25 millions d'habitants. Il en restait un million vers 1650.
Indienne du Chiapas
Les populations indigènes ne furent pas entièrement soumises du fait de la chute de l'empire aztèque. De très nombreuses révoltes eurent lieu durant les trois siècles de la période coloniale.
Un marché au Chiapas
L'Indépendance :
Le 15 septembre 1810, depuis ce qui est aujourd'hui la ville de Dolores Hidalgo, dans l'État de Guanajuato, un créole, le curé Miguel Hidalgo, aujourd’hui héros national, leva, au cri de « Vive le Mexique, vive la Vierge de Guadalupe, vive Ferdinand VII, à bas le mauvais gouvernement ! » (C'est-à-dire celui de Joseph Bonaparte, au pouvoir depuis l'invasion de l'Espagne par les Français), une armée hétéroclite pour rétablir le pouvoir de Ferdinand VII contre les juntes espagnoles au service des Français. Il commença avec succès, mais échoua au Monte de las Cruces dans sa tentative de prendre Mexico. Il fut exécuté en 1811. Le mouvement était lancé et d’autres prirent la relève. L’Acte d’indépendance du Mexique fut finalement signé le 28 septembre 1821.
Le 4 octobre 1824 le Mexique se dota d’une Constitution : la République est née.
Drapeau du Mexique
La Guerre américano-mexicaine
En 1836, le Texas proclama son indépendance du Mexique.
En 1835-1836, Samuel Houston fut nommé à la tête de l'armée texane pour mener la guerre d'indépendance. Le général mexicain Santa Anna décida de mener une expédition punitive destinée à anéantir la rébellion texane. Du 26 février au 6 mars, il mena le siège de Fort-Alamo, une ancienne mission espagnole occupée par les rebelles. Les 5 000 soldats mexicains finirent par venir à bout des insurgés et entrèrent dans le fort. La bataille fit environ 200 morts du côté des Texans, dont le célèbre Davy Crockett.
Le Texas fut annexé plus tard par les États-Unis.
En 1846, le Mexique revendiqua le territoire compris entre le rio Bravo et le rio Nueces. En effet, la limite de la province texane était le rio Nueces situé à 300 km au nord du rio Bravo. Dès lors la guerre éclata entre le Mexique et les États-Unis et dura de 1846 à 1848.
Les troupes américaines envahirent le pays et l’occupèrent de 1847 à 1848. Après la bataille de Chapultepec, le 14 septembre 1847, les troupes américaines hissèrent le drapeau américain sur le Palais National : la ville de Mexico était occupée.
Cathédrale de Mexico
La guerre se termina par la signature en 1848 du traité de Guadeloupe Hidalgo par lequel le Mexique reconnaissait le rio Bravo comme sa frontière avec le Texas. De plus, le Mexique céda plus de 40 % de son territoire aux États-Unis, soit près de 2 000 000 km2 : les États de Californie, du Nouveau-Mexique, de l'Arizona, du Nevada, de l'Utah, la majeure partie du Colorado et le sud-ouest du Wyoming (zone hachurée sur la carte).
L'Intervention française au Mexique.
En 1861, le gouvernement de Juárez décida la suspension du paiement de sa dette extérieure. La France, l’un des créanciers du Mexique, invoqua le motif des dettes pour y intervenir militairement avec l’appui de l'ancienne puissance coloniale (l’Espagne) et de l’Angleterre.
Le gouvernement mexicain, après des négociations, arriva à obtenir le retrait des Anglais et des Espagnols. La France continua donc seule cette expédition visant à établir un empire catholique et ami au Mexique.
Cathédrale de Santo Domingo, Puebla
En juin 1863, Mexico tomba sous le contrôle des forces de Napoléon III. Le 10 juillet, une Assemblée de Notables à Mexico nomma Maximilien d’Autriche empereur. Il était un des frères de François-Joseph, empereur d'Autriche.
Le pays resta peu sûr pour l'envahisseur, une guérilla féroce ne lui laissa aucun repos et épuisa ses forces et son moral. (Voir la bataille de Camerone -30 avril 1863- : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Camerone)
Photo wikipédia
Dès la fin de la guerre de sécession en 1865, Juárez trouva auprès des États-Unis, en échange de promesses de concessions sur le territoire mexicain (isthme de Tehuantepec), un soutien en armes et en hommes, ainsi que diplomatique (doctrine de Monroe). Ce nouvel appui, les succès militaires des républicains, et surtout les menaces de guerre en Europe, forcèrent les troupes françaises à se retirer. L’empereur Maximilien fut exécuté à Santiago de Querétaro le 19 juin 1876.
La doctrine de Monroe
Le 2 décembre 1823, lors de son septième message annuel au Congrès, le président américain républicain James Monroe prononça un discours à l'intention des Européens, discours qui allait fixer les directives que devait adopter la diplomatie des États-Unis durant le XIXe et le début du XXe siècle.
Il s'agissait de ce qu'on a appelé à partir de 1854 la doctrine Monroe, dans laquelle trois principes sont définis :
- Le premier affirme que le continent américain doit désormais être considéré comme fermé à toute tentative ultérieure de colonisation de la part de puissances européennes.
- Le second, qui en découle, que toute intervention d'une puissance européenne sur le continent américain sera considérée comme une manifestation inamicale à l'égard des États-Unis.
- Et le troisième, en contrepartie, toute intervention américaine dans les affaires européennes sera exclue.
Opéra de Mexico
Or quelques années auparavant, à l'issue de la guerre de 1846-1848, les États-Unis avaient eux-mêmes largement agrandi leur territoire au détriment du Mexique.
Cette affaire est révélatrice d'un aspect important, bien que non explicite, de la doctrine de Monroe : celle-ci s'opposait en effet à toute ingérence d'une puissance non-américaine dans la politique d'un pays d'Amérique, mais permettait aux États-Unis eux-mêmes de s'agrandir au détriment de l'intégrité territoriale d'un de leurs voisins, ce qui semble exclure a priori l'idée de solidarité entre ex-colonies.
Il permet aussi de justifier les désirs d'expansions américaines vers les Philippines et Cuba.
Et toujours actuellement, l'influence de la politique américaine est très importante, que ce soit au Mexique ou dans les autres pays de l'Amérique latine.
Seconde Guerre Mondiale :
Suite au torpillage de navires mexicains par des sous-marins allemands, dont des pétroliers en mai 1942, le gouvernement du général Manuel Avila Camacho déclara la guerre le 28 mai 1942 à l'Allemagne, à l'Italie et au Japon.
L'escadrille mexicaine n° 201, composée d'avions P-51 Mustang, participa à la guerre contre le Japon et fut envoyée aux Philippines.
Mustangs : photo wikipédia
Des mexicains participèrent aussi au débarquement du 6 juin 1944. L'un des plus connus d'entre eux est le pilote de chasse Luis Pérez Gómez abattu le 19 juin 1944. Il repose au cimetière du village de Sassy.
Source de l'image :
http://aces.safarikovi.org/victories/mexico-ww2.html
Voir aussi son histoire :
D'autre participèrent sous l'uniforme américain à la bataille des Ardennes. Parmi eux, le sergent José Mendoza López qui reçut la plus haute distinction militaire des États-Unis, la Medal of Honor, pour ses faits d'armes et pour avoir tué à lui seul lors d'un combat plus de cent soldats ennemis.