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Diên Biên Phù : Un peu d'Histoire (2)

Erwan

 

2 - Le bilan humain

 

 

Le 7 mai 1954, l’Armée Vietminh investissait le camp retranché de Diên Biên Phù tombé après de violents combats. C’est sur le quartier général du camp, le P.C. GONO (Groupement Opérationnel du Nord Ouest) que la reconstitution, diffusée aux actualités cinématographiques de l’époque, montre les soldats Vietminh brandissant le drapeau rouge à l’étoile d’or.

 

Ci-dessous, le PC Gono, où commandait le colonel De Castries.

 


 


 

 

 

 

 

 

 

La salle de commandement :


 

 


 

Le pont sur la Nam Youn :

 

 

 


 


C’est sous ce pont que se réfugièrent ceux qui avaient craqué durant la bataille, ceux que l’on appelle communément des déserteurs,"les rats de la Nam Youn".  Mais avant de juger confortablement assis dans un fauteuil, rappelons-nous la phrase du célèbre écrivain Conrad dans son livre « Lord Jim » : « Entre la lâcheté et le courage, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette ».

 


 

 



 Ce pont se trouve à quelques centaines de mètres du P.C.

 

 

 

 


 

Ce fut la bataille la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre Mondiale, et l'un des points culminants de la Guerre Froide.

 

Près de la colline Éliane 2, un musée a été construit en souvenir de cette bataille. A l’intérieur, outre les différents objets que l’on peut trouver dans les musées militaires de ce type, on peut suivre une vidéo (avec le plan de la bataille sur maquette) retraçant  le déroulement des combats vu du côté Vietminh.

 

 

 


 


A l'extérieur, est exposé du matériel de guerre français (canon de 105 et char M24 Chaffe) :

 


 

 

 


et du matériel vietminh (armes russes et chinoises) :

 

 

 

 

 

 

 


Le cimetière vietminh se trouve au pied d’Eliane 2, là où leurs troupes eurent le plus grand nombre de tués.

 

 

 

 

 


 

 

 


 

 

Dans l’armée vietnamienne forte de 40 000 hommes et appuyée de près de 60 000 coolies chargés de l’approvisionnement en nourriture, armes, munitions, et construction de routes, les pertes sont estimées à près de 20 000 hommes.

 

 



 

 

Mais jamais, dans aucune bataille (que ce soit contre les Français ou contre les Américains), les responsables Vietminh n’ont fait état du nombre de soldats tués. D’autant qu’en plus de leurs soldats réguliers, des milliers d’autres, sans noms, les irréguliers, ceux-là même qui formaient les premières vagues d’assaut, n’étaient pas comptabilisés dans les effectifs.

 

 



 

 

Peu importait au général Giap le nombre de victimes, leur héroïsme, leur abnégation, car pendant ce temps, se tenait la Conférence de Genève qui allait décider du sort de l’Indochine : il fallait la victoire à  tout prix. "La stratégie militaire vietminh, c'est la victoire à n'importe quel prix", paroles du général Giap.

 

 


 


 

 

 

Bilan pour l'armée française (Source : La Saint-Cyrienne) :

 

  • 15 090 hommes ont combattu dans les rangs de l’armée française à Diên Biên Phù (10 813 présents le 13 mars et 4 277 parachutés, dont 5 bataillons, 1 500 individuels dont 700 non brevetés), 316 ont pu être évacués du 16 au 28 mars,
  • 4 500 ont été tués, disparus ou déserteurs (1 161),
  • 10 274 ont été faits prisonniers le 7 mai (dont 858 blessés rendus par les VM),
  • 9 415 partirent en captivité,
  • 3 290 furent libérés en septembre 1954 : soit 4 500 tués en 60 jours de combat et 6 152 morts en 120 jours de captivité.

 

 

(Stèle à la mémoire du Colonel Piroth, après le pont, à l'emplacement de son P.C.)


 


L'ensemble des prisonniers devra en effet, marcher à travers jungle et montagnes sur 700 km. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Puis ils ont été installés dans des villages, aux confins de la frontière chinoise, hors d'atteinte du Corps Expéditionnaire.

 

 


(Diên Biên Phù, vue du pont)


 

Là un autre calvaire attendait les prisonniers. Dans ces camps, ils avaient des conditions de survie effroyables, en particulier le camp 113 , où sévit le triste Boudarel, professeur de philosophie, membre du PCF, nommé Instructeur Politique adjoint au commissaire politique du Camp 113. Il est assimilé à un chef de compagnie avec une ration triple, soit trois kilos de paddy par jour. (Cliquer sur l’insigne pour suivre le lien)

 

 

 


 

(Le kilo de paddy, riz non décortiqué, est alors l’unité monétaire dans les zones occupées par le Viet-Minh). Quant à l’alimentation quotidienne des prisonniers, elle se limitait à une boule de riz pour ceux qui étaient valides, et pour les agonisants, une soupe de riz. Un grand nombre de soldats sont morts de dénutrition et de maladies. Ils n'avaient droit à aucun soin médical.

 

 

Quant au gouvernement français, il s’est empressé d’oublier les 6 152 soldats morts dans les camps. Soldats perdus, soldats oubliés ! Rien n’a été fait pour essayer de les retrouver. Il fallait tourner la page de cette guerre au plus vite.

 

 

 

 

 

 

Légende du graphique concernant les prisonniers de guerre :

2 % : Prisonniers français en Allemagne ;

37 % : Prisonniers allemands en Russie ;

57,5 % : Prisonniers russes en Allemagne ;

59,9 % : Prisonniers français dans les camps vietminh ;

69 % : Prisonniers du corps expéditionnaire français, toutes ethnies réunies ;

72 % : Prisonniers de Diên Biên Phù (en 4 mois de captivité).

 

 

 

 

 

Le monument du Légionnaire Rolf Rodel

 


Un homme seul a su pallier les carences du gouvernement français, le légionnaire Rolf Rodel, en érigeant à ses frais le monument ci-dessous :

 

 



 

 


 

 


 

 

 

 

 


Davantage de précisions sur ce monument en cliquant sur l’insigne ci-dessous :

 

 

 


 

 

 

 

La honte n'est pas d'être inférieur à l'adversaire, c'est d'être inférieur à soi-même (Maxime mandchoue)

 

 

 

A suivre... Le Nord Ouest du "Tonkin"


 

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Commentaires
:
belles photos mais ton article me donne des frissons, et en plus découvrir la honte du gouvernement. C'est fou de voir un tortionnaire devenir prof de l'université en toute légalité. Les guerres ne sont pas faite dans la dentelle, mais quand même, cela me rend malade de souger a ces souffrances.<br /> Bonne soirée avec des bigs bises
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S
Un Ancien de Diên Biên Phù, informé par mes soins de l'existence de ce reportage, m'a fait savoir, par courrier privé , que l'article était remarquable. Il s'agissait de la première partie. L'appréciation qui est aussi la mienne vaut également pour le deuxième partie. Bravo. Spartacus
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M
incroyables ces cimetières !
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E
ptdr... c'est qui Maxime Mandchoue ?<br /> ouais je suis nulle ptdr<br /> super article, trop intéressant !
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