Turquie : Istanbul
Istanbul est riche de nombreux monuments. La liste est trop longue pour les citer tous.
L'aqueduc de Valens (que l'on appelle aussi "Bozdogan") est un aqueduc construit par les Romains en 325 dans la partie européenne de la ville.
Il a été terminé en 368 sous le règne de l'empereur romain d'Orient Valens (328 - 378). Long d'un kilomètre, il n'en reste aujourd'hui que 600 m. Il mesure 20 m de haut et s'élève à 64 m au dessus du niveau de la mer.
Ses ruines enjambent la principale artère de la vieille ville, le boulevard Atatürk.
L’église Sainte-Sophie est aussi appelée Ayasofya. Or, elle ne fut jamais dédiée à une sainte qui s'appelait Sophie : son nom vient du grec "Hagia Sophia" signifiant "Sainte Sagesse". Elle fut construite par les architectes Anthémius de Tralles et Isidore de Milet, à la demande de l’empereur byzantin Justinien Ier, pour remplacer l’ancienne basilique qui avait été incendiée en 532 pendant une révolte de la population. Sainte Sophie fut construite en 5 ans et 10 mois, de 532 à 537, avec les plus beaux marbres de la Méditerranée. Aucune pièce de bois ne fut utilisée pour sa construction.
Elle fut transformée en mosquée à la suite de la prise de Constantinople en 1453. Quatre minarets furent ajoutés sous le règne de différents sultans.
Mustafa Kemal Atatürk la fit transformer en musée en 1934.
La construction, célèbre pour ses mosaïques à fond d’or, est couverte d’une coupole à quarante côtés ayant un diamètre interne de 30,80 à 31,88 m et une hauteur de 55,60 m. Cette hauteur sous coupole resta inégalée durant neuf siècles, jusqu’à la construction du Dôme de Florence par Filippo Brunelleschi au début de la Renaissance italienne. Le bâtiment est soutenu par cent sept colonnes dont quarante se trouvent dans le sous-sol et soixante-sept à l’étage supérieur.
La Mosquée bleue fut, jusqu’à la fin du XXe siècle, la seule de Turquie à être entourée de six minarets. Elle fut construite par l’architecte Sedefkâr Mehmet Ağa sous le règne du sultan Ahmet Ier entre les années 1609 et 1616. C'est la plus grande mosquée d'Istanbul, et la seule à posséder 6 minarets.
L’intérieur de la mosquée, qui encadre une cour de 64×72 m, est éclairée par 260 fenêtres. Ce sont ses nombreuses faïences de couleur bleue, verte et blanche (plus de 21 000 carreaux de faïences émaillées de la région d'Iznik) qui lui ont valu le nom de "Mosquée bleue" en Europe.
La Corne d'Or (ainsi appelée car sa forme s'approche de celle de la corne d'abondance) est un estuaire préhistorique inondé, long de 7,5 kilomètres et large de 750 mètres. Sa profondeur maximale, là où il rejoint le Bosphore, est d'environ 35 mètres.
Cet emplacement, qui forme un port naturel, fut aménagé par les colons grecs pour former la ville de Byzance. Sous l’Empire byzantin, les chantiers navals y étaient installés et un mur d'enceinte le long de la berge protégeait la ville des attaques navales.
À l'entrée de la Corne, il y avait une grande chaîne tirée en face de Constantinople jusqu'à l'ancienne tour de Galata sur le côté nord, empêchant les navires indésirables de passer. Cette tour, en grande partie détruite par les Croisés latins au cours de la quatrième croisade (1204), a été reconstruite par les Génois en 1348. De son sommet, à 61 m de hauteur, on domine le Bosphore, la Corne d'Or et la mer de Marmara.
En 1453, pendant la chute de Constantinople, les Turcs assemblèrent un pont mobile en plaçant leurs bateaux les uns à côté des autres et l'utilisèrent pour transporter leurs troupes d'une rive à l'autre et envahirent ainsi la Corne d'Or.
Le pont de Galata enjambe la Corne d'Or. Achevé en décembre 1994, c'est un pont à bascule de 490 m de long, avec une envergure de 80 m construit par l'entreprise allemande Thyssen. Ses 4 tabliers mobiles, pesant chacun 500 tonnes, s'ouvrent chaque jour à heure fixe pour permettre le passage des bateaux.
Durant toute la journée et même la nuit, ce pont est le lieu de rassemblement de tous les pêcheurs d'Istanbul :
Le palais de Topkapı fut le centre administratif de l’Empire ottoman après la chute de Constantinople. Il est situé au bord de la vieille ville d’İstanbul, avec une vue à la fois sur la mer de Marmara, sur le Bosphore et sur la Corne d'Or.
La construction du palais de Topkapi ("La Porte du Canon", appelé ainsi à cause des canons qui se trouvaient devant la porte d'entrée) commença en 1461 sous le règne de Mehmed II. Il couvre une superficie de 700 000 m2, soit deux fois le territoire du Vatican. Les sultans ottomans l'abandonnèrent en 1856 au profit du palais de Dolmabahçe sur les rives du Bosphore :
Mustapha Kemal, en fondant la république en 1924, le transforma en musée.
L'expression "Sublime Porte" faisait référence à la porte du grand vizir du palais de Topkapi et était employée comme synonyme de gouvernement ottoman.
Le grand bazar est un dédale de couloirs couverts. Il s'étend sur 30 hectares et est une véritable enclave dans la ville. Toutes les allées sont bordées de boutiques. On y compte 3 500 magasins où travaillent près de 15 000 personnes. Le loyer ou le prix de vente des magasins coûte une petite fortune.
"Nous avons parcouru les bazars splendides qui forment le centre de Stamboul. C’est tout un labyrinthe solidement construit en pierre dans le goût byzantin et où l’on trouve un abri vaste contre la chaleur du jour.
D’immenses galeries, les unes cintrées, les autres construites en ogive, avec des piliers sculptés et des colonnades, sont consacrées chacune à un genre particulier de marchandises.
On admire surtout les vêtements et les babouches des femmes, les étoffes brodées et lamées, cachemire, les tapis, les meubles incrustés d’or, d’argent et de nacre, l’orfèvrerie…" (Gérard de Nerval, "Stamboul", dans "Voyage en Orient").