Thaïlande : la fabrication des ombrelles

Jean Yves

18 nov. 2013

Chiang Mai (en thaï "La Rose du Nord") est la sixième ville de Thaïlande et culturellement la plus significative au nord de la Thaïlande. Elle compte plus de 250 000 habitants. Elle est située à 800 kilomètres au nord de Bangkok, au milieu des plus hautes montagnes du pays. La ville se dresse sur les rives de la Ping, un affluent important du fleuve Chao Phraya.

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Chiang Mai

C'est une ville connue comme un centre important de l'artisanat. On y trouve en particulier des ombrelles, des bijoux (surtout en argent) et des sculptures sur bois.

D'origine chinoise, l'artisanat de l'ombrelle en papier a pris son essor à Chiang Mai.

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Nous devons l'invention du papier à un ministre de l'empereur chinois HoTi. Il s'appelait Tsai Lun. Il confectionna, en l'an 105, une pâte à papier à partir de branches de mûrier, de chanvre, de chiffons et de vieux filets de pêche qu'il avait fait cuire dans une solution d'eau et de chaux. Pendant des siècles, les Chinois parvinrent à garder jalousement le secret de la fabrication du papier.

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Cet art de fabriquer le papier resta chinois et japonais jusqu'au VIIIème siècle.

Ce ne fut qu'à la suite de la Bataille de la rivière Talas en juillet 751, sur les rives de la rivière Talas au Kirghizistan, entre les troupes abbassides et les troupes chinoises de la dynastie Tang, que le secret passa aux mains des Arabes.

A l'occasion de cette bataille, les Musulmans, vainqueurs, y firent de nombreux prisonniers qui furent vendus comme esclaves à Samarcande, Bagdad et Damas. Parmi ces prisonniers, certains connaissaient des techniques secrètes chinoises : le papier et la soie.

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Dès lors, à mesure que les Arabes progressaient vers l'Occident, le papier y faisait son apparition. Mais le secret de la fabrication du papier mit plus de mille ans pour arriver de Chine en Europe, en passant par le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pour atteindre enfin le sud de l'Espagne, alors sous domination arabe. Il fallu attendre le XVe siècle pour que l'art de la fabrication du papier se répandit au nord des Alpes et des Pyrénées.

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La fabrication du papier d'origine végétale (papier SA) est toujours pratiquée de manière artisanale par les fabricants d'ombrelles et d'éventails de Chiang Mai.

Chez les artisans ci-dessous, il est préparé à base d'écorce de mûrier (dans les fabriques industrielles de Thaïlande, on utilise maintenant l'eucalyptus). Voici comment se déroule le processus de fabrication artisanale :

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Dans un premier temps on décortique l'écorce du mûrier en lanières que l'on trempe dans une grande bassine d'eau pendant un jour. On ajoute ensuite de la cendre de bois et l'on fait bouillir pendant 2 heures. C'est l'étape du blanchiment de la pâte.

Lorsqu'on sort la mixture, on la frappe avec un maillet en bois jusqu'à ce que les fibres deviennent souples. Puis on les rince à l'eau claire pour enlever les impuretés.

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Ensuite, on remet les fibres battues dans un grand réservoir d'eau et l'on remue énergiquement avec une spatule. Dans ce réservoir, on plonge un tamis sur lequel on étale la pâte obtenue puis on le ressort. La pâte sèchera au soleil (thaïlandais) sur ce tamis pendant une heure environ : une mince feuille de papier se forme.

La dernière opération consiste à retirer délicatement la feuille que l'on étale sur une surface plane. Il faudra 5 couches de ce type pour faire une "vraie" feuille de papier SA.

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La structure des ombrelles et des éventails est composée de fines lamelles de bambou. Ces derniers sont traités chimiquement pour résister aux termites.

Ces bambous sont coupés et fendus pour réaliser les rayons des ombrelles et la structure des éventails.

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Les baleines sont ensuite jointes entre elles avec une ficelle de coton pour que la structure reste flexible.

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On colle ensuite le papier sur la structure. On imperméabilise les ombrelles et les éventails avec une sorte de résine de laque. Cinq couches y sont appliquées espacées chacune de deux heures.

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Après séchage, le papier est ensuite teinté pour faire le fond des motifs à venir.

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Puis c'est le tour des artistes : chaque dessinateur décore ensuite l'ombrelle ou l'éventail dont il a la charge en suivant son inspiration. Les ombrelles sont peintes avec de la peinture à l'huile, les éventails avec de l'acrylique.

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