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Audierne Polynésie Bretagne : Contes et légendes, Histoire. Minorités ethniques : Thai, H'mongs, Boni, Saramaca Civilisations disparues : Angkor (Camboge),Minoenne (Crète), Mayas et Aztèques (Mexique). Sud Maroc, Thaïlande

Un temple khmer en Thaïlande : le Prasat Hin Phimai

Jean Yves

Le Prasat Hin Phimai est le plus important temple khmer situé dans la Thaïlande actuelle. C'est un sanctuaire du bouddhisme Mahayana.

 

Prasat est un mot thaï qui veut dire "palais" ou "château" et, par extension, pour certains édifices, "temple". Le prasat est appelé "Prang" en Thaïlande.

 

 

D01 Phimai

 

 

Il se trouve au centre de la ville de Phimai dans la région nord-est de la Thaïlande. Sa construction daterait de la fin du XIe siècle au début du XIIe siècle, alors que Suryavarman Ier (101/1050 après JC.) était roi de l'Empire khmer.

 

 

D02 Phimai

 

 

Avant la Thaïlande, le Royaume de Siam, et avant le Siam… l'Empire Khmer (on s'arrêtera là, mais pour aller plus loin dans le passé, voir :

 

http://objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com/article-il-etait-une-fois-le-cambodge-65655460.html).

 

À partir du IXe siècle, les Khmers, qui avaient établi leur capitale à Angkor, prenaient progressivement le contrôle de l'ensemble de l'Asie du sud-est continentale.

On doit à Suryavarman Ier (Bouclier du Soleil) l'aménagement du secteur du Palais Royal à Angkor (enceinte du palais et Place Royale) et le baray (réservoir) occidental.  

Son règne fut caractérisé par une forte poussée vers le bassin de la Chao Phraya.

Les fresques du temple d'Angkor Vat montrent des mercenaires siamois enrôlés dans l'armée khmère :

 

 

D03 Angkor

 

 

D04 Angkor

 

 

Situé au milieu de la ville de Phimai, Prasat Hin Phimai est entouré de murs de grès rouge avec des portes aux quatre points cardinaux. Ces murs datent de l'époque de Jayavarman VII.

Jayavarman VII était le dernier grand roi de l'Empire khmer. Il régna de 1181 à 1201 ou 1218. Son règne fut le dernier des quatre grands règnes khmers, et peut-être, le plus grand de tous. Il y avait, chez Jayavarman VII, un goût effréné de constructions : temples, hôpitaux, routes, gites d'étapes…

Ci-dessous, la carte de l'Empire khmer à cette époque, tel qu'on le suppose. Les limites exactes ne sont pas précisément connues.

 

 

D05 EmpireKhmer

 

 

Située sur une des routes impériales khmères, Phimai était par le passé un nœud de communications important du nord-est, permettant l'accès vers le Laos et vers le Royaume khmer. C'est pourquoi la porte principale de la ville, appelée Pratu Chai (porte de la victoire), est tournée vers le sud, vers l'ancienne route longue de 225 km menant vers Angkor, au cœur de l'Empire khmer.

 

 

D06 Phimai

 

 

D07 Phimai

 

 

D08 Phimai

 

 

Le temple a été reconstruit par anastylose. L'anastylose est un procédé qui consiste à démonter complètement l'édifice concerné en numérotant chaque élément et en récupérant ceux qui sont tombés à terre pour les assembler de nouveau selon un plan de reconstruction et de consolidation. Les pièces manquantes sont remplacées par d'autres qu'un marquage particulier permet de reconnaître facilement (ci-dessous, on distingue des pierres plus blanches utilisées pour remplacer les pièces manquantes).

 

 

D09 Phimai

 

 

Un pont gardé par des Nagas en pierre permet d'accéder au temple. Deux lions imposants gardent les marches.

 

 

D10 Phimai

 

 

D11 Phimai

 

 

Le naga est gardien et protecteur, médiateur entre le ciel et la terre, intercesseur entre ce monde et l'au-delà, parfois associé à l'arc-en-ciel. Il sert de passerelle entre le monde des hommes et celui des dieux.

Le Naga est le symbole de l'eau et donc de la fertilité. Il descend de la dynastie lunaire. On dit qu'il vit aussi bien dans l'océan que sous la terre et fait donc le lien entre l'eau et la terre.

 

 

D12 Phimai

 

 

En des temps très anciens, les Naga, serpents mythiques, étaient les seuls habitants du territoire khmer. Le Cambodge s'appelait alors Kok Thlok ou "la terre avec un arbre" car seule une montagne sacrée surmontée d'un arbre émergeait de l'eau.

 

 

D13 Phimai

 

 

L'axe principal autour duquel s'organise l'ensemble du bâtiment est orienté est-ouest. L'entrée principale du Temple fait face à l'est, là où le soleil apparaît le matin. Toutes les portes du temple sont en enfilade.

 

 

D14 Phimai

 

 

D15 Phimai

 

 

Le temple est la représentation en réduction de l'Univers, telle que l'a conçue l'Inde brahmanique : au milieu d'un continent central, s'élève le mont Meru, la montagne cosmique. Les murs autour du centre représentent les montagnes entourant le monde et les douves, parfois de forme rectangulaire, symbolisent l’océan cosmique.

 

 

D16 Phimai

 

 

Le Mont Meru, et donc le temple, est considéré comme le séjour des dieux. Au-dessus se trouvent les cieux, en dessous les enfers, représentés par le reflet du temple dans les bassins.

 

 

D17 Phimai

 

 

Le sanctuaire est construit au niveau du sol, la tour principale se trouvant surélevée sur une double plateforme pour suggérer la montagne où résident les dieux.

 

 

D18 Phimai

 

 

La partie intérieure de la tour contient d'habitude la statue la plus sacrée de tout le sanctuaire (aujourd'hui, on y a placé une copie d'une statue de Bouddha protégé par le naga). Auparavant, il abritait un linga royal, une pierre cylindrique sacrée, représentant le dieu Shiva (et donc le roi).

 

 

D19 Phimai

 

 

Le linga est la forme incarnée de Shiva, le dieu de la fécondité. L'eau versée sur un linga devient sacrée. Elle est reçue dans un yoni, représentation du sexe féminin, placé sous le linga. Le linga incarne l'Univers, la Création. En faisant ériger son propre linga, chaque roi s'identifiait au dieu Shiva et devenait lui‑même garant de la fertilité des terres.

 

 

 

D20 linga

Linga photographié à Beng Meala au Cambodge

 

 

Un linga se divise en trois parties. La première, carrée, cachée dans le piédestal, incarne Brahmâ. La seconde est octogonale et enserrée par le yoni, elle représente Vishnu. La dernière se dresse au dessus du yoni, symbolisant Shiva. Le linga représente également le cosmos, mais aussi le pouvoir de connaître, la conscience comme axe de la réalité.

 

 

D21 linga

Linga photographié à Beng Meala au Cambodge

 

 

Le sommet de la tour est en forme de bouton de lotus.

 

 

D22 Phimai

 

 

Dans la tradition hindoue, Vishnu dort à la surface des “Eaux primordiales”. Un lotus rose émerge de son nombril. Au milieu de la fleur se tient Brahmâ.

Le lotus rose, associé à Vishnu, est un symbole diurne et solaire. Le lotus bleu, propre à la nuit et à la lune, et en relation avec Shiva.

Ces trois dieux représentent la triple manifestation (Trimûrti) : Brahmâ le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shiva le Destructeur ou plus exactement le Transformateur.

 

 

D23 Lotus

 

 

La fleur de lotus, symbole du bouddhisme, représente la pureté, car dans la nature, elle émerge au-dessus de la vase et de l'eau des mares (contrairement à la fleur du nénuphar) pour être attirée par la lumière.

 

 

D24 Fleur Lotus

 

 

De l'art de plier une fleur de lotus, (vidéo tournée au Cambodge) :

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Merci pour ce riche et fort joli reportage !<br /> Il faudra que je me décide à y aller un jour...<br /> Bonne journée Jean-Yves<br /> Amitiés,<br /> Georges
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D
merci pour ta visite (mon autre blog ne fonctionne plus) - à mon tour de faire les valises - bonne semaine
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U
C'est fascinant de voir la richesse de détail de ce temple , des gardiens au sommet des tours ;)<br /> Bonne fin de soirée JY @+
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J
Bonjour Jean Yves,<br /> Tu nous as encore gâtés avec ce voyage dans le passé explications claires d'un monde toujours présent .<br /> Amicalement<br /> Jean
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