Turquie : de Constantinople à Istanbul
Jusqu'en 1930, l'agglomération s'appelait officiellement "Constantinople", et "Stambul" ne désignait que la Vieille Ville (la péninsule historique). Ce nom fut étendu à toute la ville sous la forme moderne "Istanbul" à la suite de la réforme de la langue et de l'écriture turque par Atatürk en 1928 (la Révolution des signes). En 1930, Constantinople fut renommée officiellement Istanbul.
Photos de vendeurs ambulants à Istanbul :
La ville a perdu la fonction de capitale le 1er octobre 1923, en faveur d'Ankara, capitale de la République de Turquie. Elle fut occupée par les Alliés (1921-1923) au lendemain de la Première Guerre mondiale (la Turquie étant l'alliée de l'Allemagne), ce qui motiva en partie le déplacement de la capitale.
Située de part et d’autre du détroit du Bosphore — donc à cheval sur deux continents, l’Europe et l’Asie —, Istanbul est généralement considérée comme européenne parce que la ville historique est située sur la rive occidentale du détroit.
La ville d’İstanbul se situe tout près de la faille nord-anatolienne. Celle-ci est une faille active qui a déjà produit plusieurs séismes très destructeurs à l’époque contemporaine. L’étude de la sismogenèse locale laisse craindre, avec une forte probabilité, qu'un séisme important frappera İstanbul au cours des prochaines décennies.
La ville connut plusieurs séismes importants dont particulièrement ceux de 1509, 1763, 1894 et 1999.
La population de l'ensemble de l'agglomération stambouliote est évaluée à près de 14 millions d'habitants, dont environ 9 millions dans la partie européenne et 5 millions dans la partie asiatique.
C'est la ville majeure de Turquie sur le plan économique, industriel, éducatif et culturel, le plus important centre d’import-export. Elle abrite également le plus grand port de commerce du pays.
Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1985.
İstanbul possède deux gares ferroviaires, Sirkeci (sur la rive européenne) qui date de 1889 et Haydarpasa (sur la rive asiatique) qui date de 1909.
C'est de Sirkeci que part vers l'Europe le célèbre Orient-Express.
D'Haydarpaşa, le Trans-Asia-Express dessert l'est du pays vers Téhéran. Ce sera également la tête de ligne des nouveaux trains à grande vitesse vers Ankara.
Vendeur de jus de grenade
La ville est reliée aux autres agglomérations du pays par un réseau autoroutier développé.
Le pont du Bosphore (pont de Bogaziçi) enjambe le détroit du Bosphore entre les rives européennes et asiatiques.
Le pont fait 1 510 mètres de longueur et 39 mètres de largeur. C'était, lors de sa construction en 1973, le quatrième pont suspendu le plus long au monde. La hauteur libre sous le tablier est de 64 m. Aujourd'hui, près de 180 000 véhicules passent chaque jour dans les deux directions.
Premier pont enjambant le Bosphore, il a depuis été rejoint par le Pont Fatih Sultan Mehmet, construit en 1988, près de la forteresse de Rumelihisari, symbole de la conquête de Constantinople par ce sultan. Ses dimensions sont sensiblement les mêmes que celles du premier Pont du Bosphore.
La municipalité gère également un système de bateaux-navettes (composé d'hydroglisseurs, de transbordeurs et de vedettes rapides) entre les débarcadères situés des deux côtés du Bosphore pour relier les agglomérations riveraines entre elles.
La construction d'un tunnel ferroviaire sous le Bosphore (le tunnel le plus profond du monde), baptisé Marmaray, a débuté en 2004. L'inauguration a eu lieu le 29 octobre 2013, jour anniversaire de la République Turque.
Le nom "Marmaray" vient de l'association des noms de la mer de Marmara, située entre le détroit des Dardanelles et de celui du Bosphore, et de "ray", qui signifie "rail" en turc.
C'est un tunnel de 13,6 km passant sous le Bosphore, enterré à 60 mètres sous le niveau de la mer, sous 55 mètres d'eau et 4,5 mètres de terre.
Le projet a subi quatre ans de retard, dû en grande partie aux découvertes archéologiques datant de l'époque byzantine faites en 2005 sur le site du terminal européen.
Ce fut neuf ans de travaux et de défis techniques pour un coût total dépassant les 3 milliards d’euros. Le gouvernement japonais a été le principal pourvoyeur de fonds du projet.
Mais les travaux sont loin d’être véritablement achevés : le métro sous le Bosphore n'est pas intégré au reste du réseau de transports de la ville, un processus qui risque de prendre encore quelques années.
À İstanbul, le transport en taxi (ou "taksi" en turc) est très développé. Les véhicules sont facilement identifiables à leur couleur jaune et aussi à la lettre T visible sur leurs plaques d'immatriculation.
Place Taksim
Deux aéroports internationaux (Atatürk sur la rive européenne et Sabiha Gökçen sur la rive asiatique) relient İstanbul à la plupart des grandes villes du globe et aux principales villes du pays.