Minorités de Thaïlande (4) : les Femmes Girafes
Les Padong, plus communément appelées "femmes girafes" ou "femmes aux longs cous", sont l’une des ethnies les plus récemment arrivées en Thaïlande. Elles se sont enfuies de Birmanie dès le début de la guerre (dans les années 1950) entre la junte militaire et les ethnies minoritaires de l'est.
Elles sont encore près de 30 000 en Birmanie et presqu'un millier d'entre elles se sont installées en Thaïlande dans la province de Mae Hong Son.
Point vert : Mae Hong Song
En Thaïlande, leurs villages sont situés dans des vallées à basses altitudes, près de cours d’eau.
Les structures en bois de leurs maisons sont recouvertes de parois en bambou. Des feuilles tressées leur servent de toitures.
Cependant, l'école du village est recouverte d'un toit de tôle :
Comme toutes les autres ethnies, les Padong cultivent le riz, le maïs et le millet. Ils élèvent également des porcs, des volailles et des buffles. Mais l'activité touristique leur apporte également un revenu non négligeable.
Leurs villages sont des communautés indépendantes dirigées par un chef et un conseil des anciens qui organisent les activités collectives et font respecter la loi.
La majorité des Padong sont animistes et seulement 10% d’entre eux sont bouddhistes. Depuis quelques décennies, la religion chrétienne se développe au sein de leur communauté.
Chaque village Padong possède un shaman masculin ou féminin qui intervient lorsqu’une personne tombe malade. Son rôle est de rentrer en contact avec les esprits afin de diagnostiquer la maladie. Par des sacrifices de porcs ou de poulets, il tente d'apaiser l'esprit responsable de la maladie.
Alors que le costume des hommes ne présente aucune particularité notoire (ils sont vêtus de chemises et de pantalons en coton de couleur sombre), les femmes sont célèbres pour l’étonnant collier de cuivre qu’elles portent autour du cou.
Le vêtement des femmes est constitué d’une chemise sans manche au col en "V" et d’une jupe courte de couleur noire ou bleue. De lourds bracelets d’argent ou de cuivre sont souvent portés aux bras et aux genoux.
C’est à l’âge de 5 ans que le premier collier de cinq anneaux est fixé au cou des petites filles lors d’une cérémonie rituelle. Un anneau sera ensuite ajouté chaque année jusqu'à l'âge adulte. On ne connaît pas exactement les raisons de cette tradition.
D'après une ancienne légende, elles porteraient ces colliers pour se protéger contre les attaques de tigres, ces derniers s'attaquant d'abord à la gorge.
Une seconde légende rend hommage à la beauté du dieu dragon, ancêtre primordial qui aurait donné naissance aux humains. C’est pour ressembler à celui-ci que les femmes Padong auraient décidé de porter des colliers toujours plus grands afin d’en imiter la grâce.
Un autre but aurait été d’enlaidir les femmes afin de les rendre moins attirantes aux yeux des hommes des autres tribus et d’éviter ainsi qu’elles ne soient enlevées lors de fréquentes guerres tribales.
Contrairement à une opinion régulièrement répandue, ce collier n’étire pas le cou et doit sa longueur à un effet d’optique. Il peut être retiré sans que la jeune femme ne souffre.
Bébé dans son panier
Les jeunes filles semblent avoir pleinement le choix de se soumettre ou non à cette tradition.
Mère et fille