Marrakech
Marrakech fut fondée en 454 de l’Hégire (date à laquelle Mahomet quitta La Mecque pour Médine, correspondant à l’an 1062 de l’ère chrétienne), par Abu Bakr Ibn Omar, roi de la dynastie des Almoravides.
Troisième ville du Maroc par sa population, Marrakech (appelée la "Perle du Sud" ou "la Ville Rouge"), - habitants : les Marrakchis -, au pied des montagnes de l'Atlas, demeure la capitale touristique du pays. Elle a donné son nom au Maroc.
Garre de Marrakech
La ville est divisée en deux parties distinctes : la Médina ou ville historique et la ville nouvelle dont les quartiers principaux s'appellent : Guéliz et Hivernage. Le Guéliz constitue aujourd'hui le centre-ville commercial. Il fut fondé par les Français lors du Protectorat. Le quartier de l'Hivernage concentre de nombreux complexes hôteliers.
En 1147 les Almohades, partisans d’un Islam orthodoxe, s'emparèrent de la ville. Les derniers Almoravides furent exterminés. En conséquence, la presque totalité des monuments furent détruits. Les Almohades construisirent de nombreux palais et édifices religieux, comme par exemple, la célèbre mosquée de la Koutoubia bâtie sur les ruines d'un palais almoravide.
En 1269, Marrakech fut conquise par les nomades zénètes aux dépens des derniers Almohades. Lorsque survint l'avènement de la dynastie mérinide, Marrakech tomba alors dans une certaine léthargie, et son déclin entraîna la perte de son statut de capitale au profit de sa grande rivale, Fès.
Au début du XVIe siècle, Marrakech redevint la capitale du royaume. Elle renoua rapidement avec son apogée, en particulier sous le règne des sultans saadiens
À la fin du XVIIe siècle, la dynastie alaouite succéda aux Saadiens. Le trône fut successivement transféré à Fès puis à Meknès, nouvelle ville impériale.
Au cœur de la médina, la place Jemaa el Fna a été élue par l’Unesco, en 2001, « chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité ».
Le nom de "Jamaâ El Fna" (en français : "assemblée des trépassés") vient du fait qu'elle servait autrefois à l'exposition, sur ordre du Sultan, des têtes des condamnés à mort qui venaient d'être exécutés.
Située à côté de la mosquée Koutoubia, ce lieu touristique attire plus d'un million de visiteurs chaque année venus assister aux spectacles animés par les charmeurs de serpents, les musiciens et d’autres artistes populaires.
A la nuit tombée, la place se métamorphose en un vaste restaurant en plein air où l’on peut déguster toutes les spécialités locales.
La mosquée Koutoubia, ou mosquée des libraires, dont le minaret emblématique élève sa superbe tour carrée est un édifice religieux édifié au 1120 par les Almohades. L’entrée est interdite aux non-musulmans.
Une interdiction due au maréchal Lyautey (1854, Nancy - 1934, Thorey) qui fut le premier résident général du protectorat français au Maroc en 1912 : suite à une révolte de la population, une partie de sa cavalerie pénétra à cheval dans une mosquée, pourchassant les révoltés. C'est depuis cet épisode, que le Maréchal, outré, interdit, sur tout le territoire du Maroc, à tout non-musulman de pénétrer dans une mosquée.
De proportions harmonieuses, elle mesure 77 m de haut pour 12,8 m de côté. (La proportion entre le diamètre inférieur et la hauteur de la colonne est de 6. C'est le peuple Doriens qui remarqua que le pied de l'homme vaut la sixième partie de sa hauteur).
Son nom vient du fait qu'elle se situait dans le souk des marchands de manuscrits.
Le minaret est surmonté d'une tige de métal à laquelle sont fixées quatre boules dorées de taille décroissante, la plus grosse ayant 6 m de diamètre. Elles sont faites de plaques de cuivre doré rivées entre elles. La première boule représente le monde terrestre, la seconde le purgatoire, la troisième le paradis.
Quant à la quatrième, qui n'est d'ailleurs pas tout à fait une boule, une légende raconte que la femme du sultan, n'ayant pas suivi le ramadan, se racheta en faisant fondre tous ses bijoux en or, et fit placer cette boule au-dessus des trois autres.
Aménagée sous la dynastie des Almohades (XIIè siècle), la Ménara est un vaste jardin planté d'oliviers à environ 45 min à pied de la place Jamaa El Fna. Au cœur de ce jardin, un grand bassin est alimenté en eau grâce à un système hydraulique vieux de plus de 700 ans, qui achemine l'eau depuis les montagnes situées à 30 km environ de Marrakech.
Ce bassin permet l'irrigation de l'oliveraie planté d’oliviers souvent centenaires. Le vaste bassin central a été creusé au XIIè siècle à l’époque Almohade. A l’une de ses extrémités trône un pavillon saâdien qui fut construit à la fin du XIXè siècle. On raconte que le jardin de la Ménara fut le lieu des rendez-vous galants des sultans.
Le Palais de la Bahia est un palais arabe construit à la fin du XIXè siècle par l’architecte marocain El Mekki pour le compte du grand vizir Ahmed ben Moussa dit Ba Hmad.
Ahmed ben Moussa était régent et grand vizir du royaume du Maroc entre 1894 et 1900, suite à l'accès au trône du sultan Abd al-Aziz à l'âge de 14 ans. Après sa mort, le pays est entré dans une période de désordre et de trouble. Il décéda le 13 mai 1900 ; sa mort resta toujours suspecte.
7 années ont été nécessaires pour la construction du palais. Il comporte un seul niveau avec 150 pièces richement décorées, des beaux patios et des jardins couvrant plusieurs hectares. On ne peut visiter que les jardins et une petite partie du palais (l’autre partie étant réservée pour la famille royale).
Plafond en bois de cèdre décoré
Les murs sont couverts de superbes "mosaïques" comme dans tous les palais arabes. Ces mosaïques sont constituées de "Zelliges" dont les couleurs, toujours les mêmes, ont chacune une signification particulière :
Le bleu représentant le ciel ; le vert l'oasis ; le blanc l'eau ; l'ocre le désert ; et le noir dont la fonction est de protéger les autres couleurs contre "le mauvais œil".
L'art du zellige a été créé au Maroc au Xè siècle. Le zellige est un carreau d'argile émaillée rendu très solide par la double cuisson. Le Zellige est utilisé pour protéger les murs jusqu'à hauteur d'homme et son dessin est essentiellement géométrique.
Ces carreaux en zellige sont taillés manuellement à l'aide de lourds marteaux (menqach) qui contrastent avec la délicatesse des pièces obtenues.
L'artisan classe ses différentes pièces puis réalise sa composition en les posant à l'envers, face émaillée contre le sol. Une fois que son puzzle est terminé, il coule un mortier par-dessus pour lier toutes les pièces entre elles.
Ce travail passe par un long et précoce apprentissage. Traditionnellement, le métier se transmet de père en fils, de maître à disciple, dans le secret d'atelier familiaux où la formation débute dès le plus jeune âge.