Maroc : les Gorges du Todra
L’Oued Todra, dont le nom peut aussi s'écrire Todgha ou Toudgha, dévale du Haut Atlas et bien qu'alimenté dans sa partie haute par de nombreuses sources, se fraie difficilement un passage entre les chaînes du Haut Atlas, et donne lieu aux gorges du Togdha.
Les gorges du Todgha sont une longue coulée dans le Haut-Atlas, qui part de la ville de Tineghir (ou Tnerhir) en direction du village de Tamtatouchtte, au Nord.
Cette région est constituée de hautes et étroites falaises (jusqu’à 300 m). Un hôtel et des restaurants se nichent au pied de la plus haute des falaises. C'est de là que s'élancent des grimpeurs avec leur équipement.
C'est aussi un lieu de tournage de films dont les plus célèbres sont "Lawrence D’Arabie" ou encore "Cent mille dollars au soleil".
Tineghir est une ville du centre-est marocain qui compte 36 000 habitants tandis que l’oasis dans son ensemble totalise 86 500 habitants selon le recensement de 2004. Tineghir, tout comme sa région, est peuplée essentiellement d’Amazighs (Berbères).
Flèche verte : Gorges du Todra
Le climat de la région de Tineghir est semi-aride, (la pluviosité est de 140mm/an, de manière irrégulière), avec des hivers frais liés à l'altitude (1 430 m en moyenne).
L'oued Todra, ne manque jamais d'eau, tout au moins dans sa moyenne vallée. Un grand nombre de canaux y dérivent et donnent en tout temps un arrosage abondant aux plantations qui le bordent.
Cette eau limpide est libre, elle peut être utilisée par tous, et n'est pas soumise au complexe "droit-eau" qui régit l'irrigation dans tout le pays berbère.
La région est le territoire de la tribu des Haddidou, nomades berbères qui vivent entre la montagne, l'été, et le désert, l'hiver. Certains se sont cependant sédentarisés dans le village de Tamtatouchtte :
Au moment de la fonte des neiges, l'eau de l'oued Todra poursuit son cours à travers la plaine dans un lit qui, tout le reste de l'année, n'est qu'un large chemin rempli de galets.
L'oued passe à Tineghir et finit par se perdre dans le désert du Sahara.
L'Oasis se déploie dans la vallée comme un ruban de verdure au milieu d'étendues désertiques, sur une distance de 20 kilomètres et une largeur moyenne de 1 à 2 kilomètres.
Cette palmeraie très dense se développe uniquement sur les deux rives de l’Oued Todra. Elle est irriguée par un réseau de canalisations. Ombragée dans toute son étendue d’une multitude de palmiers, c'est un verger paradisiaque où l'on trouve presque toutes les variétés d’arbres fruitiers.
Tous les légumes y sont aussi représentés : tomates, menthe, haricots verts, courges, carottes, navets, fèves et aussi des raisins.
Le patrimoine architectural de la vallée de Todra comporte une quarantaine de ksour et kasbah aux proportions différentes. Ces villages fortifiés (ksour) et kasbah s'échelonnent le long des deux rives de l'oued de la haute à la basse vallée.
La population est constituée d'un seul et même peuple amazighophone autochtone, sans aucun lien avec les tribus et autres confédérations amazighes des environs : les Todgha.
Dans les années 1970, un tiers de la population de l'oasis a obtenu un permis de travail dans les mines du nord de la France (houillères du Nord et du Pas-de-Calais), avant de se rabattre dans le secteur agricole en région méditerranéenne, essentiellement à Montpellier.