Guyane : le barrage de Petit Saut
Le barrage de Petit-Saut est un barrage français situé dans le département de la Guyane entre les communes de Sinnamary et de Saint-Élie.
C'est le lac le plus grand de France, plus grand que la ville de Paris.
Le Sinnamary est le 5ème fleuve de la Guyane avec 250 Km.
La décision d’utiliser l’énergie hydroélectrique en Guyane française fut prise par EDF dans les années 70 afin de répondre à la demande croissante en énergie pour le centre spatial guyanais.
Les turbines du barrage produisent l'électricité de Cayenne et de son agglomération, de Saint-Laurent-du-Maroni, de Kourou et du Centre spatial guyanais ainsi que des autres villes de la région côtière.
La construction du barrage hydraulique a débuté en 1989 au lieu-dit Petit-Saut sur le Sinnamary à 60 Km en amont de l'estuaire. La mise en service intervient en 1994. La retenue de Petit-Saut a recouvert près de 350 km2 de forêt primaire créant ainsi près de 400 îles et îlots.
Lors de la construction du barrage, et compte tenu de la zone de forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site, contrairement à ce que les Néerlandais avaient fait pour les barrages dans le Suriname voisin. Huit ans après sa mise en eau, elle était encore encombrée d'arbres morts.
Voir les photos aériennes sur le site suivant :
http://photos.guyane-guide.com/photos.php?idalbum=14
Les conséquences écologiques sur le long terme sont largement méconnues. Diminution de la biodiversité, modification du climat régional, émission de gaz à effet de serre, sont autant de phénomènes évoqués.
"Des études récentes indiquent que des quantités non négligeables de méthane et gaz carbonique - qui sont deux gaz à effets de serre - sont produites au sein des lacs artificiels créés en inondant les surfaces forestières. Cette source est particulièrement importante en milieu tropical car la biomasse submergée est considérable. Les températures élevées favorisent la décomposition de la matière organique à l'origine de la production de méthane.
Des travaux réalisés en Guyane par le laboratoire d’Aérologie de Toulouse et le laboratoire régional Hydreco depuis la mise en eau du barrage de Petit-Saut en 1994 ont montré que cet ouvrage était susceptible de produire en un siècle autant de gaz à effet de serre, en équivalent CO2, qu’une centrale thermique à gaz de puissance équivalente".
Source des paragraphes en italique précédents :
http://www.guyane.cnrs.fr/art-barrage.html
Sources pour les suites de l'article :
http://www.terresdeguyane.fr/articles/RHC_0003/default.asp#ref
"Lors de la mise en eau du barrage EDF de Petit Saut, en 1994, l'Opération Faune Sauvage a récupéré un certain nombre d'animaux menacés par la montée des eaux, pour les relâcher dans une zone voisine et protégée. Il ne s'agit pas ici de faire un bilan complet de l'opération, mais de vous donner quelques informations sur ce qui s'est passé du côté des singes hurleurs, ou babounes (Alouatta seniculus) de Petit-saut.
Un singe hurleur sur le blog ci-dessous :
http://jeanne.espace-site.fr/blog/?p=606
Oups ! lien qui ne semble pas fonctionner à tous les coups. Voici un autre :
http://networkedblogs.com/3bzbK
Les hurleurs, comme la plupart des autres espèces arboricoles, ont été capturés principalement quelques mois après le début de la mise en eau, alors que les arbres étaient pour la plupart en train de perdre leurs feuilles. La priorité avait d'abord été la capture des petites espèces terrestres, les plus menacées dès le début de l'inondation…
Une petite étude rapide nous a permis de constater que les hurleurs s'adaptaient momentanément à la destruction de leur habitat en modifiant leur régime alimentaire en fonction de la disponibilité des ressources…
Pour les captures, les groupes ont été dans la mesure du possible capturés d'un seul coup, pour préserver l'unité sociale. Les animaux étaient ensuite transportés dans des cages individuelles, mais gardés à proximité les uns des autres…
Amenés immédiatement à "l'hôpital vétérinaire" de Petit-Saut, tous les individus étaient anesthésiés, mesurés, tatoués et marqués. Les prises de sang et les biopsies de peau effectuées sous anesthésie ont permis la constitution d'une "sérothèque" et d'une "banque de cellules" de référence, l'étude et la publication des paramètres anesthésiques et hématologiques de cette espèce, la recherche de parasites sanguins, et une étude génétique…
Comme pour toutes les autres espèces, les animaux n'étaient gardés captifs que le temps minimum, nécessaire pour s'assurer de leur bon réveil après l'anesthésie…
Dans les 24h suivant leur capture, les individus d'un groupe étaient tout d'abord rassemblés dans des grandes cages communes, construites directement dans la forêt de relâcher. Laissés quelques heures tranquilles, sans présence humaine, cet épisode leur permettait de se calmer, et de retrouver les liens sociaux perturbés. Lorsque la cage était ouverte, à distance, les animaux sortaient plus tranquillement, avec un risque réduit de panique et d'éparpillement du groupe…
Tous les individus étaient pourvus de marques permettant de les identifier visuellement (colliers colorés, boucles aux oreilles, bracelets aux chevilles ou aux poignets), et en plus, certaines femelles ont été munies de collier émetteur, permettant de les suivre et de connaître précisément leur comportement après le relâcher…
Au total 122 singes hurleurs (29 mâles adultes, 51 femelles adultes, 29 juvéniles et 13 petits) ont été capturés et relâchés. 16 femelles ont été équipées de collier émetteur, et suivies pendant une durée allant de 2 à 18 mois (perte de collier, arrêt des piles, ..). Six parmi celles-ci sont mortes de raisons diverses (infestations brutales par des larves d'insectes, blessure, ...) …
La plupart des animaux se sont dispersés de 2 à 3 kilomètres, 400 m à environ 13 km pour les extrêmes… (éloignement maximum du point de relâcher, mesuré en ligne droite)...
On a considéré que l'animal avait terminé sa phase de "dispersion" lorsqu'il a atteint pour la première fois la zone qui deviendra par la suite sa zone préférentielle. La durée de cette phase peut être nulle, dans le cas d'une femelle qui s'est installée sur place et immédiatement, et aller jusqu'à une centaine de jours pour la plus longue à se stabiliser…
Au bout de 4 à 5 mois environ, après la dispersion initiale, les animaux n'exploraient plus de nouvelles zones et pouvaient donc être considérés comme installés dans leur nouveau "domaine vital". La taille du domaine vital de chacune des femelles varie entre 15 et 102 hectares, avec une moyenne de 50 ha."