Crète : Minos et Dédale
Minos est très en colère après Dédale. Non seulement celui-ci a permis à Pasiphaée, (la femme de Minos) d'avoir une relation adultère avec son taureau blanc, mais en plus Dédale apporte son aide à Ariane et à Thésée pour tuer le Minotaure et sortir du labyrinthe (voir articles précédents). Il y a des moments où ça fait beaucoup pour un seul homme, fût-il roi ! Il décide donc d'enfermer Dédale et son fils dans le labyrinthe.
Ne pouvant en sortir sans fil pour le guider jusqu'à la sortie, Dédale eut alors l'idée de fabriquer des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec de la cire et des plumes. Il met en garde son fils, lui interdisant de s'approcher trop près de la mer, à cause de l'humidité, et du soleil, à cause de la chaleur. Mais Icare, grisé par le vol, oublie l'interdit et prenant trop d'altitude, la chaleur fait fondre progressivement la cire.
Ses ailes finissent par le trahir et il meurt précipité dans la mer qui porte aujourd'hui son nom : la Mer d'Icarie, autour de l'île homonyme. Cette île fait partie des îles Sporades qui font un ensemble d'îles grecques de la mer Égée orientale. Elles tirent leur nom de l'adjectif sporas qui signifie en grec ancien "épars, disséminé", comme le sont les îles qui constituent cet ensemble, par opposition au groupe des Cyclades ordonnées autour de Délos.
Dédale, quant à lui, trouva refuge en Sicile auprès du roi Cocalos. Rendu furieux par cette fuite, Minos décida de retrouver Dédale et se rendit lui aussi en Sicile. Cocalos lui jura par tous les dieux que Dédale ne se trouvait pas chez lui.
Mais Minos n'était pas dupe. Pour parvenir à ses fins, il utilisa la ruse. Parmi plusieurs versions de l'histoire, en voici une :
Il promit une forte récompense à celui qui réussirait à récupérer une pierre précieuse au fond d'une coquille de coquillage sans casser celui-ci. Cocalos promet de réfléchir au problème avec ses conseillers. Le lendemain, tout guilleret, il vint trouver Minos et lui dit qu'il avait trouvé une solution :
Il suffirait de faire couler une goutte de miel au fond de la coquille puis d'attacher un fil à une fourmi. Cette dernière se faufilerait ensuite dans la coquille vers le miel enrobant la pierre précieuse. En tirant ensuite sur le fil, on récupérerait et la fourmi et la pierre.
Photo d'une fourmi Atta prise en Guyane. Pour tout savoir sur cette fourmi, voir le site :
Sachant qu'une seule personne au monde pouvait relever ce défi, Minos sut alors que Dédale se trouvait en Sicile (en plus, une histoire de fil, vous pensez, qu'on ne la lui ferait pas deux fois !).
Le roi Cocalos refusa cependant de livrer Dédale, ce qui provoqua une guerre entre la Sicile et la Crète. Selon une tradition différente, Cocalos aurait tendu un piège à Minos. Il fit mine de l'inviter pour lui livrer Dédale, et le convia à partager le bain de ses trois filles (pour une seule, Minos aurait peut-être hésité). Mais c'est Dédale qui avait fabriqué la baignoire et Minos mourut ébouillanté. Et Minos termina son existence comme juge des Enfers (histoire sans doute de ne pas prendre froid après son bain !)
Dans le film "I... comme Icare" d’Henri Verneuil sorti en 1979, Yves Montand incarne le procureur Henri Volney sur les traces de l'assassin du président de son pays.
Lors des dernières minutes, il appelle son épouse, lui demandant ce qu'évoque pour elle le mythe d'Icare. Pendant que celle-ci se renseigne, le procureur Volney se rend devant la fenêtre de son bureau et est assassiné d'une balle dans le crâne. Son épouse répond alors à la question en précisant la nature du mythe : «Qui cherche à atteindre la vérité se brûle les ailes».
Henri Verneuil, de son vrai nom Achod Malakian, né en 1920 à Rodosto (auj. Tekirdağ, en Turquie) et mort en 2002 à Bagnolet, est un réalisateur de cinéma français d'origine arménienne. Rescapé du Génocide Arménien, il a 4 ans lorsqu'il débarque à Marseille avec sa famille.
Parmi ses réalisations : la vache et le prisonnier (1959), Un singe en hiver (1962), Mélodie en sous-sol (1963), Week-end à Zuydcoote (1964), Le Clan des Siciliens (1969)…
http://cinememorial.com/acteur_HENRI_VERNEUIL_83.html