Crète : La Canée
La Canée, ancienne capitale de la Crète, est aujourd'hui la deuxième plus grande ville de l'île avec 90 000 habitants. Elle est considérée comme la plus belle des villes crétoises.
La Canée : Losange rouge à l'Ouest de la Crète
Pour s'imprégner de son atmosphère particulière, il faut se promener dans le dédale de ses ruelles et visiter le marché couvert.
La Canée est située sur l’ancien emplacement minoen de Kydonia.
En 69 av. J.-C., le consul romain Metellus défait les Crétois et conquiert Kydonia à qui il accorde les privilèges d’une cité-État indépendante. Kydonia eut le droit de frapper sa propre monnaie jusqu’au IIIe siècle après J.-C. Elle fait ensuite partie de l'Empire Romain d'Orient.
Les armées musulmanes prennent possession de l’île en 824, reprise par les Byzantins en 921, qui commencent alors à fortifier la ville pour empêcher sa reconquête par les Musulmans.
La cathédrale Saint Nicolas au centre de La Canée
Après la quatrième croisade et le démantèlement de l’Empire byzantin, en 1204, la Crète est donnée à Boniface, marquis de Montferrat, qui choisit de la revendre aux Vénitiens. En 1252, les Vénitiens parviennent à s'imposer aux Crétois, mais, en 1263, les Génois conduits par le comte de Malte, Henrico Pescatore, avec l’appui de la population, prennent la ville. Ils la conservent jusqu’en 1285, date de sa reconquête par les Vénitiens.
La Canée est alors le siège administratif de la région, et devient un centre de commerce ainsi qu’une région agricole fertile. Des fortifications sont construites tout autour de la ville pour la protéger des invasions et des pirates, donnant à la cité la forme qu’elle a aujourd’hui.
Cependant, les murs n’empêchent pas les Turcs de conquérir la ville le 2 août 1645 au terme d'un siège sanglant de deux mois.
La conquête de la Crète par l'Empire ottoman s'achève en 1669 par la prise de Candie (actuelle Héraklion). La Crète devient alors une province ottomane jusqu'en 1897. Après l'indépendance de la Grèce en 1821, la Crète aspire à une union avec la Grèce et la population se révolte à plusieurs reprises contre l'occupant turc. Elle connaît une période d'autonomie de 1897 à 1913 sous la protection des grandes puissances européennes.
La statue d'Elefthérios Venizélos, né le 23 août 1864 à Mourniés, en Crète, et décédé le 18 mars 1936 à Paris, domine la ville de La Canée sur la presqu'île d'Akrotiri. Il a été le principal acteur de la réunion de la Crète à la Grèce et le fondateur de la Grèce moderne.
Le 14 février 1913, les drapeaux de la Turquie et des grandes puissances sont remplacés par des drapeaux grecs hissés sur la forteresse de La Canée (devenue capitale) en présence du roi Constantin Ier de Grèce et d'Elefthérios Venizélos. Le Traité de Londres du 30 mai 1913 stipule que le Sultan abandonne ses droits sur l'île de Crète.
Plus tard, la bataille de Crète oppose les troupes britanniques et alliées (néo-zélandaises, australiennes et grecques) aux parachutistes allemands pendant 10 jours, du 20 au 31 mai 1941.
Chapelle du monastère de la presqu'île d'Akrotiri
Le matin du 20 mai 1941, le IIIe Reich lance une invasion aéroportée sur la Crète sous le nom de code « Opération Merkur ». 17 000 parachutistes allemands sous les ordres du général Kurt Student sont largués sur trois points : Maleme, Héraklion, et Réthymnon. Leur but est de s’assurer de ces trois aérodromes pour permettre l'arrivée de renforts aérotransportés par la Luftwaffe qui dispose alors de la maîtrise du ciel, alors que la Royal Navy est encore maîtresse des mers et empêche tout débarquement.
Pendant deux semaines, la bataille fait rage ; au moins 4 000 paras allemands sont tués, et 500 capturés. Les troupes britanniques et néo-zélandaises du général Bernard Freyberg ont eu 3 500 tués, 1 900 blessés, et une grande partie des troupes sera capturée (12 000 hommes). Malgré la victoire, aucune autre opération aéroportée d'envergure ne sera lancée par les Allemands jusqu'à la fin de la guerre et les parachutistes allemands seront employés comme troupes d'élite sur tous les fronts.