Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Audierne Polynésie Bretagne : Contes et légendes, Histoire. Minorités ethniques : Thai, H'mongs, Boni, Saramaca Civilisations disparues : Angkor (Camboge),Minoenne (Crète), Mayas et Aztèques (Mexique). Sud Maroc, Thaïlande

Le monument aux marins péris en mer

Erwan
Inauguré le 22 juin 2008 par les différentes municipalités du Cap Sizun, le monument dédié aux marins péris en mer se dresse près de la criée du port de Poulgoazec (commune de Plouhinec), en face du port d'Audierne. Il rend hommage aux marins du Cap Sizun disparus.




























Je ne peux m'empêcher de citer le texte ci-dessous. Tout le monde reconnaîtra l'auteur.



L’homme est en mer. Depuis l’enfance matelot,

Il livre au hasard sombre une rude bataille.

Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut qu’il aille,

Car les petits enfants ont faim. Il part le soir,

Quand l’eau profonde monte aux marches du musoir.

Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.

 

 


 

 


Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,

Il s’en va dans l’abîme, et s’en va dans la nuit.

Dur labeur ! Tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.

 




 

 

 


 


 


 

Dans les brisants, parmi les lames en démence,

L’endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,

Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,

Où se plaît le poisson aux nageoires d’argent,

Ce n’est qu’un point ; c’est grand comme deux fois la chambre.

 


 


 

 


Or, la nuit, dans l’ondée et la brume, en décembre,

Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,

Comme il faut calculer la marée et le vent !

Comme il faut combiner sûrement les manœuvres !

Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;

Le gouffre roule et tord ses plis démesurés

Et fait râler d’horreur les agrès effarés.

 



 

 


 

 

O Dieu ! Le vent rugit comme un soufflet de forge.

La côte fait le bruit d’une enclume, on croit voir

Les constellations fuir dans l’ouragan noir

Comme des tourbillons d’étincelles dans l’âtre.

 

 

 



 

 

 

Et c’est l’heure où minuit, brigand mystérieux,

Voilé d’ombre et de pluie et le front dans la bise,

Prend un pauvre marin frissonnant et le brise

Aux rochers monstrueux apparus brusquement ;

 

 

 


 

 


Horreur ! L’homme dont l’onde éteint le hurlement,

Sent fondre et s’enfoncer le bâtiment qui plonge ;

Il sent s’ouvrir sous lui l’ombre et l’abîme, et songe

Au vieil anneau de fer du quai plein de soleil !

 


Victor Hugo

 


 


 


 


 

Tout au bout de la Pointe du raz, un autre monument , plus religieux celui-là, nous rappelle que le pays a souvent été marqué par les disparitions en mer.


 

 

 

 


 

 


 

Plus prosaïquement, le sémaphore de la Marine Nationale, situé en retrait de la statue, veille sur le Rail d'Ouessant, sur la chaussée de Sein...

 

 


 


Et sur les ligneurs qui, encore au crépuscule, pêchent le bar dans le Raz. (On aperçoit également les écueils qui entourent l'Ile de Sein).

 


 

 



___________________________________



 

 

 


 

 

De 1947 à 2006, ce sont 63 bateaux sur lesquels se trouvaient des pêcheurs du Cap Sizun qui ont sombré.

Les années les plus noires ont été 1951 avec 5 naufrages, 1958 avec 6,  1962 avec 5.

82 marins âgés de 19 à 65 ans y ont laissé la vie. L'âge moyen est de 40 ans.


 


 

 


 

 


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires
:
Je suis ravie que ta petite fille ai apprécié mes photos, je suis sure qu'elle est en admiration devant les tiennes, encore aujourd'hui j'ai pris un plaisir extrême à les revoir avec ta belle musique, J'ai l'impression de m'y voir et de sentir les embruns.<br /> La fleur inconnue sur mon blog est une clématite des haie-clematis vitalba, nom donné par Maryse de chez http://floralie.canalblog.com. Bonne fin de journée avec des bigs bises
Répondre
P
Un peu comme les mineurs, ce sont de durs métiers où, à chaque départ que l'on prend on est pas sûr de revenir.
Répondre
E
très beau monument, super bien illustré par l'ami Victor !
Répondre
:
bien joli monument celui là je ne le connais pas, merci de la découverte. Je connais celui de notre dame des naufragés, mais mes souvenirs sont que la pierre est plus blanche que sur ta photo qui le rend un peu marron. Ce poème est aussi merveilleux, tu as choisi un beau texte qui va merveilleusement avec ce nouvel hommage a ces marins disparus. Je voulais aussi te dire bravo pour cette suite de très belles vues de ta jolie Bretagne. Passes une bonne journée sous un soleil virtuel car le vrai est resté au lit, bigs bises
Répondre