Turquie : la Cappadoce
La Cappadoce se situe à l'est de la Turquie centrale, autour de la ville de Nevşehir.
Aujourd'hui, on désigne généralement par ce nom une région d'environ 15 000 km2 entre Kayseri et Aksaray. Elle est connue pour ses paysages pittoresques résultant du volcanisme et de l'érosion, pour ses églises rupestres ornées de fresques, ainsi que pour ses habitations troglodytiques et ses cités souterraines :
Maison souterraine
Toutes les anciennes tribus d’Anatolie, (Assyriens, Hittites, Phrygiens, tribus turques d’Asie centrale, Mongols, Perses, Syriens, Arabes, Kurdes, Arméniens, Slaves, Grecs, Romains, Européens de l’Ouest) ont passé au travers de cette contrée, laissant à chaque fois des vestiges de leur civilisation.
L'histoire du relief de la Cappadoce commença au début de l'ère tertiaire, entre 70 et 25 millions d'années quand des volcans se dressèrent sur la plaine : l'Erciyès Dagi (point culminant d'Anatolie centrale avec ses 3 916 mètres) près de la ville actuelle de Kayseri, l'Hasan Dagi 3 253 m, Le Karaca Dagi, haut de 1 957 mètres et le Göllü Dagi.
Ils recouvrirent d'abord toute la région de leurs cendres incandescentes formant une épaisse couche de tuf et de lapilli (pierres poreuses) qui par endroit dépassait les 500 m d'épaisseur.
Puis plus tard, au quaternaire, il y a 2 millions d'années environ, ils crachèrent de la lave en fusion qui, telle une mer en furie, submergea le plateau de tuf sur plus de 10 000 km2. Pétrifiée peu à peu, cette lave devint aussi dure que du granit.
Après les cendres, la lave et le feu, vinrent la glace, la pluie et le vent qui s'acharnèrent à modeler le paysage suivant leur inspiration débordante.
Sous l'effet des glaciations, la croûte de basalte se lézarda, le sol se désagrégea, permettant à l'eau de s'infiltrer et d'accentuer encore l'érosion.
L'eau atteignit bientôt les couches les plus tendres du tuf, le modelant en douceur jusqu'à former des cônes séparés les uns des autres, gardant à leur sommet un fragment de lave.
Ainsi naquirent les cheminées de fées étonnantes avec leurs chapeaux pointus faisant de la Cappadoce un pays ressemblant à celui des "Schtroumpfs". Ces formes sont parfois étranges…
Cette "cheminée" abrite la gendarmerie locale :
Pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de haut, les cheminées de fées, présentes un peu partout sur la planète, sont à l'origine de nombreuses croyances ou légendes.
Mais les chapeaux de basalte vont finir par basculer, et privées de leurs protections, les cheminées vont s'arrondir doucement et terminer en poussière qui, fertilisée par de la fiente de pigeons élevés dans cette région, fera de la Cappadoce une terre où se plaisent vignes et vergers.
En Cappadoce, les pigeons ont longtemps été une source de nourriture et d’engrais. Bien que l’avènement des engrais chimiques ait réduit l’utilisation d’engrais de pigeon, certains agriculteurs continuent de maintenir leurs pigeonniers. Ils pensent que la douceur et l'excellence des fruits de Cappadoce est due entièrement aux fientes des pigeons utilisées comme engrais.
Près d'Uchisar, une vallée est connue sous le nom de la Vallée des pigeonniers, ou Vallée des pigeons. Des milliers de pigeonniers ont été creusés dans le tuffeau depuis les temps anciens. Mais on en trouve dans toute la Cappadoce.
A propos de fées et de pigeons, voici une (petite) légende de Cappadoce :
Il y a très longtemps en Cappadoce, les humains et les fées vivaient ensemble. Ces deux peuples cohabitaient en harmonie, chacun avec leurs dirigeants respectifs (le sultan pour les humains et le roi pour les fées).
Cependant un jour, le fils du sultan tomba amoureux de la princesse des fées, et c'était réciproque.
Les humains ne voulant pas de ce mariage, chassèrent les fées. Celles-ci furent extrêmement tristes de ce qui leur arrivait. Dieu ayant vu cela décida de transformer les fées en pigeons. C'est ainsi que les fées purent rester en Cappadoce sans être chassées par les humains.