Tulum, la dernière cité maya
Juchée sur le sommet d'une falaise au pied de laquelle s'étale la mer des Caraïbes, Tulum est la seule cité maya fortifiée construite en bord de mer.
Le nom actuel, qui lui a été donné au début du XIXème siècle, veut dire "muraille, fortification, château, clôture ". Son nom ancien était Zama ou Zana et signifiait "aurore" ou "là où le soleil se lève".
Construite vers 1200 après JC, cette ville fut un "port" et aussi un centre commercial. Elle atteint son apogée deux siècles plus tard, après la chute de Mayapan, ville maya ayant succédé à Chichen Itza.
Tulum : point vert
Comme les autres agglomérations fondées à la même époque, Tulum était entourée de remparts avec chemin de ronde et tours de guet.
Ce fut l'abandon des villes classiques et les désordres qui suivirent qui favorisèrent le transport maritime au détriment du commerce routier, trop périlleux, et donc la construction d'agglomérations fortifiées en bord de mer.
Un rempart cerne la cité et est visible dès que l'on arrive. Ce rempart, à l'origine haut de 3 à 5 m, était percé de cinq petites portes : deux au nord, deux au sud et une à l'ouest, face à la forêt. Cette dernière sert actuellement d'accès au site.
On pense que la ville n'a jamais compté plus de 600 habitants, prêtres et dignitaires demeurant dans l'enceinte, tandis que le reste de la population résidait à l'extérieur. Des sacbeob (chemins empierrés recouverts de stuc) reliaient la ville aux autres agglomérations.
El Castillo est la plus importante construction du site, sa position dominante au‑dessus de la falaise offre un point de vue magnifique sur la mer des Caraïbes. Cet ancien temple était dédié à Quetzacóatl (dieu du serpent à plumes). C'est le monument le plus haut de Tulum.
Temple dédié à Vénus, l'étoile du matin, il tourne résolument le dos à la mer, vraisemblablement pour se protéger des intempéries dans une zone cyclonique.
Son grand escalier mène à un temple soutenu par des colonnes.
Dans sa partie supérieure, interrompant la frise, se trouvent trois niches occupées par des figures en stuc représentant les dieux du temple.
Au nord du grand temple appelé le Castillo, se trouve une petite plage qui permettait aux pirogues d'accoster.
Le bâtiment ci-dessous est le Temple du Dieu du Vent.
Cet édifice à base carrée est construit sur un dénivelé naturel du terrain. Il s'élève sur un soubassement aux coins arrondis. Au centre, l'escalier aboutit à une porte unique. Le bord supérieur de l'édifice est décoré d'une corniche simple formée de deux bandes lisses et dépourvue d'ornements.
On pense que cet édifice, entouré d'un sol pierreux et aride, était dédié à Kukulcan, dans son rôle de Dieu du Vent (Ehécatl-Quetzalcóatl, divinité náhuatl).
Au Temple des Fresques on peut voir des fresques bleu turquoise sur fond noir. Elles représentent les divinités des fleurs, maïs, serpents.
Le grand espace cérémoniel était traversé par une chaussée, un scabé, qui permettait l'accès à chacun des bâtiments.
maquette de Tulum
La cité était encore habitée en 1518 quand les soldats de Juan de Grijalva l'envahirent.
Le véritable déclin de Tulum commença avec la colonisation espagnole. La capacité des navires espagnols étant nettement supérieure à celle des pirogues indiennes, les marchands européens supplantèrent vite leurs concurrents mayas.
Peu à peu, les villes côtières furent désertées par les survivants des épidémies qui fuirent vers l'intérieur.
Tulum fut abandonnée et tomba dans l'oubli. Ce n'est qu'en 1841 que les deux explorateurs John Stephens et Frederick Catherwood la redécouvrirent.