Maroc : les khettaras
Dans les régions désertiques, la plupart des oasis sont alimentées en eau par des khettaras.
Aménagées il y a plusieurs siècles, les khettaras permettent de drainer des nappes phréatiques et de conduire l’eau par gravité jusqu'à la palmeraie.
Les khettaras sont des galeries creusées en pente douce qui collectent les eaux d'infiltration avant de les acheminer à destination où elles sont utilisées pour l'irrigation des terrains agricoles.
La sortie de la khettara est souvent appelée source. L’eau claire qui en sort semble en effet sortir de terre très naturellement.
Source du schéma : http://hmf.enseeiht.fr/travaux/bei/beiere/
Les tunnels ont une très faible pente pour permettre à l'eau de s'écouler à la surface du sol. Leur largeur permet le curage et le nettoyage manuellement. On y accède par des escaliers creusés dans le sol :
Entrée d'une khettara
Escaliers d'accès à la khettara
Les khettaras peuvent mesurer plusieurs kilomètres de long.
Au fond de la khettara
Tout au long de ce tunnel, on trouve de nombreux puits d’aération (un tous les 10 à 20 m environ) :
Leur principale fonction était l’évacuation de la terre lors de la construction de la khettara.
La gestion des eaux des Khettaras obéit à des normes coutumières de répartition appelées "droit‑d'eau". Il y a plusieurs siècles, l’eau a été répartie entre les familles ayant participé à la construction de la khettara, à hauteur de la quantité de travail fourni.
Le volume de ce travail avait été converti en parts et correspondait à un certain nombre d’heures d'irrigation durant laquelle les propriétaires détenteurs de parts bénéficiaient de la totalité du débit de la khettara.
Les premières kettaras auraient été creusées au nord-ouest du plateau iranien (où elles sont appelées "qanats") vers la fin du Ier millénaire av. J.‑C. On en trouve aussi en Chine, en Afghanistan, en Lybie, en Algérie et même en Espagne où on les appelle "kanawats".
Le plus long qanat se trouve en Iran, mesure 71 km et comporte 2 115 puits de visite verticaux. C'est également le plus ancien (daté de 3 000 ans).