Maroc : l'oasis de Fint
L’oasis de Fint, qui signifie "oasis cachée" en berbère, est enclavée au seuil de l’anti Atlas, à 15 Km environ d'Ouarzazate.
On y accède avec des véhicules tout terrain, après avoir traversé une portion de désert volcanique (hamada) :
Et un petit erg de couleur ocre :
C’est un ensemble de 4 petits villages (Wangarf, Taherbilte, Timoula et Belghizi) en bordure d’une étroite palmeraie verdoyante qui s’étire le long de l’oued Fint sur quelques kilomètres. L'oasis est mise en valeur par le contraste saisissant entre le vert de sa palmeraie et les roches ocre et noires des montagnes qui la surplombent.
"Le mot "oasis" passe dans le langage commun pour désigner un espace réduit au milieu du désert rendu fertile par la présence d’eau. Or, la rigueur anthropologique et archéologique y introduit d’autres caractères essentiels. Une oasis, dans sa définition anthropologique et archéologique, est un terroir créé par la main de l’homme et entretenu par l’introduction d’un système de gestion technique et sociale de la ressource en eau. Il s’agit en fait d’un espace mis en culture par l'irrigation (avec par exemple des seguias –canaux d'irrigation à ciel ouvert-) et donc parfaitement artificiel.
La création et le maintien d'une oasis implique donc une présence humaine et un apport continu de travail. Une oasis peut donc être définie comme l’association d’une agglomération humaine et d’une zone cultivée (souvent une palmeraie) en milieu désertique ou semi-désertique.
Répondant à des contraintes environnementales, c’est une agriculture intégrée qui est menée avec la superposition (dans sa forme typique) de deux ou trois strates créant ce que l'on appelle "l'effet oasis" :
La première strate, la plus haute, est formée de palmiers dattiers (le palmier dattier caractérise la plupart des oasis) et maintient la fraîcheur ;
Une strate intermédiaire comprend des arbres fruitiers (orangers, bananiers, grenadiers, etc.) ;
La troisième strate, à l’ombre, des plantes basses (maraîchage, fourrage, céréales)."
(Texte en italique, source : Wikipédia)
La création d’oasis est aussi contingentée par l'Histoire : véritables carrefours et plaques tournantes qui servaient d’abord de relais, les oasis jouaient un rôle important dans l'établissement des routes commerciales empruntées par les caravanes : route saharienne de l'or, des esclaves, du sel…
L’oasis de Fint bénéficie d’un microclimat particulier entretenu par un système d’irrigation (séguias) à ciel ouvert. Cette oasis étalée en paliers, abrite aussi bien des arbres fruitiers, orangers, citronniers, que des amandiers, des palmiers dattiers et de magnifiques lauriers roses. Les cultures maraîchères y sont en nombre. Plusieurs espèces d’oiseaux y nichent au cours de l’année.
Pour se protéger des crues, son ancien village était construit sur le flanc d’un rocher qui domine l’oued. La première population se logeait dans des habitats troglodytiques. Des gourbis en pierres et argile ont été construits après. Les vestiges de l’ancien village en témoignent.
Aujourd’hui Fint est peuplée par une population estimée à 1000 habitants. Ils sont tous des berbères de souche noire.
Les habitants de l'oasis de Fint ont accès à certains services de base, notamment l’eau potable, l’électricité et l’éducation (école primaire).
L’oasis fut le lieu de tournage de nombreuses scènes de films célèbres tels que Indigènes, Prince of Persia, Kingdom of Heaven…