Cambodge : la colline de Phnom Sampeau
Phnom Sampeau se trouve à 12 km au Sud Ouest de Battambang, la deuxième ville du Cambodge, située à environ 250 Km de la capitale Phnom Penh.
Cette colline fut l'un des repères des Khmers rouges, leur servant de centre d'interrogatoire et de lieu d'exécution. Ils précipitaient leurs prisonniers dans le vide à partir de grottes situées sur le versant de la colline. Une dizaine de milliers de Cambodgiens ont trouvé ici une mort affreuse.
Aujourd'hui, la colline a retrouvé toute la sérénité que lui confèrent les temples bouddhistes érigés au sommet. Pour y arriver, il faudra cependant s'armer de courage pour gravir les 200 ou 300 marches qui y mènent.
Pour accompagner les photos de cet endroit, voici une légende cambodgienne :
De Phnom Penh à Kompong Cham, non loin de la route nationale N°5, deux collines se dressent côte à côte. Celle de l'Est est plus haute que celle de l'Ouest. La plus haute s'appelle Phnom Srei, «colline-des-femmes», et la moins haute est dénommée Phnom Pros, «colline-des-hommes».
Voici la légende concernant ces collines :
LA «COLLINE-DES-HOMMES» ET LA «COLLINE-DES-FEMMES»
II y a fort longtemps, une reine nommée Srei Ayuthyéa régnait dans le pays des Khmers. Comme elle était souveraine régnante, personne n'osait la demander en mariage pour en faire son épouse.
C'est donc elle qui demanda en mariage un bel homme qui lui plaisait, et suivant l'exemple de la reine, les femmes qui étaient sous son auguste autorité firent de même.
Durant ce règne, il était pitoyable de voir certaines femmes qui, ayant un physique désavantagé, demandaient les hommes en mariage et de constater que ceux-ci les refusaient. Ils acceptaient seulement d'épouser les plus belles femmes du royaume. Cela dura tout le règne de cette souveraine.
Au cours du règne qui suivit, les femmes tinrent réunion et dirent :
- A présent, c'est indigne pour nous, les femmes, d'aller demander les hommes en mariage. Pour cela, nous allons prendre de la terre pour en élever des collines et nous proposons un pari aux hommes : eux, avec de la terre, devront élever une colline et nous, les filles, ferons de même. Le travail devra se faire pendant la nuit, et s'arrêter dès le lever de l'étoile du matin. Parions ensemble : Si les hommes perdent, ceux-ci, à leur tour, devront nous demander, nous, les femmes, en mariage.
Après avoir réfléchi à cela, elles allèrent proposer aux hommes le projet de pari comme il a été dit. On choisit des « chefs-de-recrutement » qui furent chargés d'aller quérir en grand nombre des participants et des participantes.
Du côté des hommes, il y eut un « chef-de-recrutement » qui alla rassembler les hommes, de même du côté des femmes. Des hommes et des femmes étant rassemblés en nombre suffisant, ils parlèrent entre eux :
- Nous tous, nous devrons transporter de la terre jusqu'à l'apparition de l'étoile du matin. Tant qu'elle ne se lèvera pas, nous ne devrons pas nous arrêter.
Ceci étant accepté, ils transportèrent de la terre en la mettant sur les épaules ou sur la tête selon la force de chacun.
A un certain moment pendant la nuit, après trois ou quatre heures de travail, les femmes, plus intelligentes, hissèrent une petite lanterne, le plus haut possible, du côté nord-est de la colline. Les hommes, voyant cette lanterne que les femmes avaient hissée à l'aide d'un bambou, la prirent pour l'étoile du matin. Ils cessèrent de travailler et s'endormirent tous sans exception pendant que les femmes continuaient de transporter de la terre jusqu'au lever de la vraie étoile du matin.
Au premier chant du coq, les hommes se réveillèrent, virent la véritable étoile du matin et s'exclamèrent :
- Nous tous, nous avons commis une erreur, la vraie étoile du matin vient de paraître.
Puis ils jetèrent leur regard sur la colline faite par les femmes, plus grande et plus haute que la leur. Ils se sentirent humiliés d'avoir été joués par les femmes. A partir de ce moment-là et jusqu'à nos jours, ce sont les hommes qui demandent les femmes en mariage.
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Sur la colline de Phnom Sampeau, des offrandes sont déposées aux pieds des bouddhas des temples. Mais les premiers à se servir sont les macaques. Et comme partout dans le monde, ce sont les plus forts qui se servent en premier…
Les autres n'ont que leurs yeux pour regarder :