Vietnam : rizières en pays Thay
Depuis près de 2 000 ans, les Thays pratiquent la riziculture irriguée en terrasse. Les rizières épousent les courbes des montagnes. Fruit d'un savoir-faire transmis de génération en génération, des traditions sacrées et d'un équilibre social délicat, elles créent de superbes paysages. Elles illustrent la persistance de traditions culturelles et une remarquable continuité dans la transmission des savoirs.
L’entretien des rizières en terrasses est basé sur un travail essentiellement coopératif de toute la communauté. Un système d’irrigation complexe, qui capte l’eau des montagnes, reflète une maîtrise de cette technique ancestrale.
(Les photos sont celles d’une vallée avant Lai Chau).
Les Thays cultivent également le maïs, le manioc, la patate douce, le coton, de l’indigo et le mûrier... La chasse et la pêche complètent leur mode de subsistance. A cela s’ajoute maintenant les touristes (quoique très peu nombreux dans cette région), car les femmes Thays sont réputées pour la qualité de leurs tissages et de leurs broderies.
Les Thays possèdent également leur propre écriture dérivée du sanskrit.
L’histoire du grain de riz
Autrefois, le grain de riz était gros comme le poing. Nul besoin de travailler pour l’obtenir. Quand venait le moment de sa maturité, il suffisait d’allumer des chandelles et des baguettes d’encens sur l’autel du Génie de Foyer, de faire des vœux pendant trois jours et le riz entrait à son gré dans la maison.
Une année, le temps de la récolte venue, un homme se mit à préparer l’autel pendant que sa femme balayait la maison. Le grain de riz ne supportait pas de rouler sur un sol mouillé.
Mais la femme n’avait pas la tête à son ouvrage et avait encore le balai à la main, quand l’homme commença ses invocations et que le riz se précipita avec fracas et impatience dans la maison.
Irritée, la femme lui donna un coup de balai qui le brisa en mille morceaux. Le Grain de riz, fort en colère, déclara : « Dorénavant, je ne viendrai dans les maisons que si l’on me plante et me récolte ».
Voilà pourquoi maintenant les hommes doivent travailler pour avoir du riz, et pourquoi les grains sont si petits.
D’après Ngô Vàn (Contes d’autrefois du Vietnam)
A suivre...